Le projet MYASTERIX (2013 – 2018) a permis de faire progresser un candidat vaccin thérapeutique (désigné comme médicament orphelin) indiqué pour la myasthénie grave (MG) jusqu’aux études de preuve de concept clinique.
Sécurité clinique, immunogénicité et efficacité d’un vaccin thérapeutique combinant des peptides qui imitent les récepteurs d’antigènes des cellules B et T auto-immunes associées à la myasthénie.
La MG est une maladie auto-immune causée par des anticorps dépendants des cellules T qui se lient aux récepteurs de l’acétylcholine (AChR) au niveau des jonctions neuromusculaires et les épuisent, ce qui provoque une faiblesse musculaire en interférant avec la transmission neuromusculaire et l’architecture des jonctions.
Le vaccin candidat comprend deux peptides synthétiques conçus pour générer des anticorps qui se lient aux auto-anticorps et aux récepteurs des lymphocytes T associés à la MG.
Ces peptides ont permis de prévenir ou d’améliorer la fatigue musculaire dans un modèle de MG chez le rat et d’augmenter le taux de rémission à 75 % chez les chiens de compagnie (contre un taux de rémission naturel de 17 % chez les témoins historiques).
Dans les deux modèles, l’administration des peptides a entraîné une réduction des titres d’anticorps anti-AChR et du nombre de cellules T anti-AChR, sur la base de l’induction d’anticorps se liant aux récepteurs antigéniques correspondants des cellules B et T.
Ces résultats suggèrent que des approches similaires de vaccination mimant les récepteurs d’antigènes pourraient conduire à une rémission à long terme des maladies auto-immunes telles que la MG.
Les objectifs du projet sont de fabriquer des lots toxicologiques et cliniques de la formulation humaine du vaccin sur la base de procédures opérationnelles standard déjà développées et testées, d’effectuer des tests de stabilité et de toxicité du produit conformément à la réglementation BPF, de mener des essais cliniques de phase I puis de phase II pour démontrer l’innocuité, la tolérabilité et la preuve du mécanisme d’action/concept du vaccin thérapeutique.
L’impact sur les patients atteints de MG sera de proposer une approche thérapeutique ciblée ne nécessitant que trois injections, apportant une amélioration significative et durable, voire une guérison.
La MG est un modèle pour de nombreuses maladies auto-immunes et le concept de vaccins thérapeutiques ciblés pourrait conduire à une nouvelle classe de médicaments pour le traitement des maladies auto-immunes en général, avec un impact significatif sur l’innovation, la compétitivité et la société.
Les partenaires du projet étaient:
- CuraVac Europe, (Belgique). Entreprise spécialisée dans les vaccins thérapeutiques, sponsor des essais cliniques et responsable scientifique du projet.
- UZA (Belgique). Hôpital universitaire d’Anvers, département de neurologie, équipe du professeur Rudy Mercelis. L’UZA est un centre de référence pour la myasthénie grave en Belgique.
- LUMC (Pays-Bas) Centre médical de l’université de Leiden, département de neurologie, équipe du professeur Jan Verschuuren. Le LUMC est le centre de référence pour la myasthénie grave aux Pays-Bas.
- piCHEM (Austriche), une CMO ayant de l’expérience dans des installations GMP à la fois pour la synthèse et la conjugaison de peptides et pour la fabrication et la formulation de vaccins.
- Aepodia (Belgique), une CRO spécialisée dans la conduite d’essais cliniques de petite et moyenne taille.
- Inserm Transfert (France), une société expérimentée dans la gestion de projets européens.